Dans un monde tel que celui d’internet, où tous nous paraît possible, où aucune limite ne semble existaient, certains s’emportent verbalement…

En effet, il existe des gens que l’on appelle les « haters ». Ils sont partout sur le web, certains trainent sur les forums, d’autres dans les zones de commentaires tels que sur YouTube ou bien même sur les blogs, etc…
Heureusement, qui dit « internet » ne veut pas dire « jungle ». Il existe des lois et règles différentes en fonction des pays. Cependant, aucune n’est réellement dédiée au vocabulaire si ce n’est les propos racistes et injurieux.

C’est là ou Philippe Coen et son équipe interviennent à l’aide de leur site RespectZone.

Bonjour Philippe, pourriez-vous vous présenter de manière simple à nos lecteurs ?

En termes simples, notre ambition consiste à contribuer à « Détoxer Internet » et à installer le respect dans l’ergonomie des réseaux sociaux. Respect Zone est une idée numérique pour perturber la haine en ligne. Il nous importait de proposer une innovation pour calmer le jeu sur les réseaux sociaux tout en accélérant la liberté de l’expression en rouvrant les commentaires là où ils étaient fermés.

Pour civiliser Internet et se prémunir contre les insultes, les violences et les incivilités, nous avons mis au point des outils et des campagnes de formation pour pacifier positivement les échanges entre les internautes que nous sommes.

 

Parlez-nous un peu de votre passé

Mon parcours est celui d’un Avocat devenu Juriste international, et qui a toujours voulu tracer des ponts entre les matières et entre les combats. En plus de ma vie professionnelle, j’ai toujours pris le soin de redonner du temps et de la valeur à des causes associatives. Mon choix associatif s’est porté depuis très jeune vers la cause antiraciste. Mon travail en tant qu’Avocat des droits de l’homme a consisté en association à tenir des permanences, écouter les victimes, aller porter la voix là ou la leur n’était pas audible.

Puis la haine a changé de mode de transmission.  Les médias ont évolué.  Le racisme a muté, la fashosphère a grandi et il fallait donc adapter la réponse anti-raciste et harcelante à la technique et la logique du numérique.  Nous sommes à l’ère de l’oubli, de l’éphémère et de la culture de l’immédiateté.  Prendre en compte les nouvelles techniques de cyber lynchage, de bad buzz, de fake news, d’hyper complotisme est indispensable pour contrer le discours de haine et les trolls.

 

Comment vous est venue l’idée de ce label ?

J’ai deux fils : Nathan et Adrien. Ils étaient au collège et au lycée. L’un était sur les réseaux sociaux et pas l’autre. Il s étaient comme tout le monde témoins malgré eux de toutes sortes de violences et d’incivilités. Un moment clé de leur prise conscience et la nôtre fut le jour où des camarades de classe de Nathan se sont mis à créer un groupe Facebook hostile à leur professeur de mathématiques, d’origine africaine. Le groupe était un groupe de jeunes potaches. Malgré le débat que nous avions eu à la maison et les explications de Nathan ensuite auprès de ceux qui avaient mis en ligne cette page, rien n’y faisait. Il a tenté de leur expliquer le risque couru par ceux qui créent des groupes de moqueries racistes, groupes pas si privés que cela et groupes difficiles à effacer; rien n’y a fait. Pire, c’est en voulant prévenir ses amis des conséquences de laisser ouvert un groupe haineux sur Facebook que Nathan s’est fait rabrouer par ses camarades… Difficile de réagir face au discours de haine, difficile de se lever face à une agression, difficile même de raisonner un agresseur.

Sur les réseaux sociaux et Internet : pas un panneau, pas une signalétique, pourtant que de souffrances.  Sur la route, il y a dangers, et il y a plein de panneaux de limite de vitesse, de vie en commun.  L’absence de règle énoncée et articulée explique une grande partie de la haine en libre-service.  L’idée du label est de proposer une signalétique éthique: une signal-éthique en somme.

Concrètement, quels ont été les résultats grâce à cette idée ?

Des institutions comme l’UNESCO, le Ministère de l’Education Nationale, le Défenseur des Droits, des sites comme TF1, MSN.Fr, Free portent le label fièrement. L’association est même filialisée en Belgique et à New-York. 20 écoles se sont labellisées. Nous approchons les 10000 followers et avons été nommé trusted flagger par Youtube. Plusieurs milliers d’internet portent notre petit badge et ont taggé leur photo de profil, le respect est « en marche » dirions nous aujourd’hui.

Comment réagir face aux haters ?

Le silence et la passivité sont les pires des réactions. Afficher le respect, c’est simple comme bonjour. Nous avons développé différents outils comme le tagger de photo de profil, des plugs-in-licornes contre haters.

Si quelqu’un veut rejoindre RespectZone, comment peut-il faire ?

Adopter le label c’est simple. lire la charte, porter le label, et afficher le respect. Rien de plus simple pour les particuliers, pour eux, c’est libre sans frais; il suffit tout de même de respect la charte en quatre articles. Pas de limite pour étendre la respect zone. Communiquer de manière non-violente n’est pas une utopie pour être en ligne avec le respect. nous sommes intéressés aussi par les idées de développement et les bénévoles qui aimeraient réfléchir les projets de développement ensemble.

 

Le mot de la fin ? 😀

Ce que nous espérons est que ce label permette de faire respect ensemble. Ce label est une petite innovation française à la disposition de tous. La cause du respect est une aventure très motivante. C’est un projet de l’éthique de responsabilité adaptée au numérique et par extension à l’espace public avec www.respectzone.org.

Un grand « MERCI ! » à Philippe pour nous avoir accordé du temps pour cet article.

 

Source : Rotek